- Divers (37)
ELECTRIC PRESS KIT
Chronique nouvel album d'Electric press kit sur Blitz par Hypnas
Si ce grand duo Post-Punk parisien composé de Emmanuel et de Jeff a vu le jour en 1996, je ne l’ai connu qu’une dizaine d’années plus tard. A son actif, 3 albums mais aussi (et à se procurer également) deux anthologies : « Re- Released 96-06 » ou l’on retrouve les premiers travaux du groupe ainsi que « Lost Tracks » (album contenant des remixes et des versions live).
Pour ce troisième opus EPK a mis les petits plats dans les grands et à mon sens c’est leur meilleur. Toujours autant de rage et de fureur mais avec une amertume et une profondeur plus intense.
Démarrage en trombe avec le percutant « Desert Song » tout en furie et énergie brute. Bien que la rythmique ne laisse aucun répit on perçoit une mélancolie sous-jacente. Comme une plaie qui ne peut se refermer. La tonalité est donnée, on ne s’embarque pas pour une croisière. Ça déboîte méchant.
Les flots ne laissent aucun répit et le pessimisme gagne en puissance. La guitare se fait plus agressive pour un constat dévasté dans « Rien ne Changera ». Une amertume très prononcée.
Avec « Now I Know » on s’oriente vers une Coldwave affirmée et tourmentée. La voix d’Emmanuel se remplit d’un spleen bouleversant et salvateur. Un tempo plus lent afin de laisser place à une émotion authentique et pure. Une splendeur !
On reste dans une ambiance qui alterne les moments atmosphériques et les instants plus secs. La sensibilité est palpable et elle percute les tripes. Emmanuel et Jeff nous proposent sans nul doute leur titre le plus poignant. Des paroles torturées qui tranchent l’âme la plus résistante. « De Battre Mon Cœur... » ne peux laisser indifférent. La preuve que du chaos la beauté peut ressortir. Chapeau bas !
Les vagues continuent de percuter l’étrave et malgré la gîte, « Mémoire Naphtaline » tient le bon cap avec une rythmique plus ouvertement dansante. Attention, ce n’est pas péjoratif c’est juste pour chauffer ses Docs pour le très Punk « Mondialisation » où les paroles sont plus scandées par une hargne teigneuse se rapprochant (et ce n’est pas pour me déplaire) d’un bon Punk Hardcore bien juteux. Une attitude et des paroles qui d’ailleurs se rapprochent de cette veine sonore argumentée par un manifeste engagé et endiablé.
La houle n’a de cesse de cogner contre la coque et cela n’altère en rien la puissance d’EPK ni ses sujets qui comme souvent tapent là où ça fait mal. Avec « 30eme division, 1ere ligne » on se retrouve complètement dans ce cas. Un vrai brûlot qui cogne sévère et qui se révèle indomptable.
Plus de nuance et de mélancolie traverse le titre « Attendre ». Une ode au désespoir désespéré. L’attende dans tous les aspects qu’elle peut prendre et elle est rarement salvatrice. On perçoit comme une souffrance. Remarquable !!!
Retour à un son plus ««noisy » et plus brutal avec « Dead Man ». Une plongée abyssale comme un tourbillon vers les profondeurs ou la lumière cesse d’exister et ou malgré tout on se laisse glisser parce que... on ne sait jamais. Alors on se laisse aller et on sait que l’on ne le regrettera pas. Titre splendide !
Aspect nettement plus synthétique dans l’intro de « Chaos XXI » qui sonne comme un hymne anarcho/guerrier. Pas de repos pour ce dernier car ça envoie du sévère et on prend plein la tête pour notre plus grand plaisir. Le K.O n’est pas loin !! Terrible !!!
Pour clore cette croisière au milieu des 40e rugissants, le temps change et un apaisement serait le bienvenu. Une sensation de bilan et de séparation. L’orage s’annonce.
Les corps et les âmes sont fatigués et pourtant prêts à repartir. « Until The End » nous en donnera la force nécessaire. La musique triomphe de tout !
ALORS !! N’hésitez plus un quart de dixième de seconde, offrez-vous « EXIT » !!!
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