La voix pas assez devant!?
Ou bouffée par la zic!?
Sinon cool,à ++
SOLI ITINERANTS : performance Solo...
Accents et couleurs, de France et d’Europe, s'offrent en filigrane à travers l'éclectisme affiché des poésies sans flonflons du bandit de la chanson. Son spleen romantique oscille sur les vagues orchestrées d'un vrai faux capharnaüm : Tantôt mélodique, tantôt explosif ! Entre folksong revival de tradition française, ballades mélodiques pop, résurgences rock, âmes slaves et parfums méditerranéens ; l’hétérogénéité à tous crins, fait écrin... Nous donnant à percevoir l'originalité de cet artiste, qui nous offre une plongée intimiste en apnée au gré des mots : Onomatopées, pieds de nez et autres “trouvailles” agitent les banderoles d’une prose inventive et sans concession. Portée par la complicité des notes, la noire violence des mots va crescendo... Les variations mélodiques soulignent les nervures et la texture de son univers baroque ; où s'entrechoquent, puis se mêlent, les constats lucides et les Zéphyrs de l'Amour, puisés à coeur ouvert dans le monde alentour... (S.M).
Flash-back biographique :
André Drouet a collaboré à différentes formations musicales de 1973 à 1984 : chorales, orchestres et groupes. En tant que Chanteur, Musicien (guitariste-bassiste), et Auteur Compositeur Interprète, (A.C.I). Il pratiqua de nombreux styles : blues, jazz, funk, pop, folk, rock et chansons.
De 1984 à 1994, il continua à se produire sur scène, et devint Producteur Phonographique et créa la S.A.R.L U.E.S « Unité d’Enregistrement Stéphanoise ». Dans le même temps, il fût aussi Directeur artistique, Manageur et Formateur au sein d’une structure associative qu’il insuffla et anima : « Association de Malfaiteurs, Loi 1901 ». Fort des potentiels techniques de ses deux structures et appuyé par une équipe jeune et dynamique de 10 personnes, il mis en place et géra une palette d’outils pour la découverte, la promotion et la production d’artistes : Studio d'enregistrement multipistes professionnel, salles de répétition, Centre de formation professionnel aux Métiers du Spectacle Vivant ; organisations, productions et sonorisations de concerts, et production de disques.
De 1994 à 2002, il privilégia à nouveau son travail de compositeur et d’auteur tout en montant et en promotionnant quelques spectacles pour des jeunes formations et pour des créateurs Rhône Alpins. En 2002, il fonda « LaBelle Madouna productions », structure entièrement dédiée à son travail artistique. Pour fêter ça en beauté, il réunit une partie de son répertoire sur l'album Chansons Hétérogènes : album de 10 titres + bonus Produit en 20 jours, mixage compris au Studio Nautilus et à la Ferme des Amazones Rurales. En 2006, une première édition de cet album, tiré à 1000 exemplaires est épuisée relativement vite... Pour une production indé. Re-tirage de 500 ex, en 2009 :
Go to : http://labellemadouna.free.fr/html/album.html
De fait, depuis et jusqu’à aujourd’hui André Drouet, « le bandit de la chanson », se consacre uniquement à la composition, à l’écriture et à la scène. Il tourne actuellement son récital performance solo "Soli itinérants". Répertoire chansons pop folk qu’il propose également en duo et en trio. L’année 2015 voit la naissance de son nouveau groupe, « Les Doigts Nickelés, Orkestra Project » ; ainsi que la création du KTBITBox studiO, (Keep The Beat In The Box), un Home Studio Pro consacré aux travaux de notre artisan alter culturel.
Tombé tout jeune dans le chaudron musical, à 48 ans et 40 ans de carrière, André DROUET se voue corps et âme à ses « Motslodies » qu’il livre sans compter, en flux et reflux émotionnels, aux publics bouleversés par la sincérité et l’originalité d’un artiste hors norme, hors du commun ; loin des modes et des sentiers battus. Indécrottable, intemporel, indémodable ! Cet artisan des mots et des mélodies cisèle sans relâche ses créations. Notre « Chéribibi bulletproof » remet sans cesse sur l’ouvrage ses œuvres enivrantes de rage, de spleen, d’humour, d’amour, et de satires gouleyantes fécondées des « instants tanés » de la vie… Toujours sur le fil du rasoir, entre passion et sincérité, où peu de funambules se risquent à avancer, même protégé par les Ombres & Lumières du Spectacle de la Comédie Humaine, usant, avec la même agilité, du Bel Canto comme de la Rock Attitude !... (S.M).
Presse-Book (extraits)
- Le Progrès : « Dd le malfrat, André Drouet : côté pile, côté face ! » Accords majeurs sur les musiques : Le public ne s'y est pas trompé, emplissant les moindres recoins du Chok Théâtre. L'entrée ovationnée de Dd le malfrat, air apache, public en rangs serrés, donnait place à de fougueuses vocalises. C'est sans compter qu'il offrit la quintessence d'une partition généreuse. Quand André Drouet fait " ses belles suites de notes ", c'est sans un bruit qu'on les cueille, grisé de flamenco, la tête en morceau comme une toile de Guy Baudinat. Ténor aux surprenantes variations, il fait voler en éclats les étiquettes musicales. Sylvie Milczach.
- Musiciens Biz : " Dd le malfrat sur scène, total respect ! ". (...) " Le malfrat est chaleureux. Sa gentillesse et sa modestie vous cueillent tout de go. Il a su préserver un réel enthousiasme qu'il vous communique dès le premier mot, dès le premier regard, et, surtout, dès ses premiers pas sur scène. S'il y a des personnes qui prennent la lumière et captent l'attention dès les premières secondes, Dd est bien de ceux-là. Le malfrat est un personnage impressionnant dans son talent singulier de poète qui semble tout jouer, là, sous vos yeux !... Ben Popp.
- Le PQ : " Pas si malfrat que ça, le bandit ! ". (...) " Il vous donne plus qu'il ne dérobe, le poète... Un côté "truand en cavale", qui brouille les pistes... Vous pensiez le cerner dans un registre proche de Bashung ou de Thiefaine, voire de Ferré ? Raté ! Il vous file entre les doigts dans une roulotte manouche et se retrouve hébergé dans un harem... Insaisissable le Dd ! " Le Zèbre.
- Le Progrès : " Les Clairs obscurs du Malfrat ". (... )" Il s'agit d'un concert, certes, mais aussi d'un voyage étonnant, au fil des mots... L'auteur bourlingue son mal-être à fleur de révoltes mal cicatrisées. C'est en exilé du bonheur qu'il chante et joue ; et les caresses qu'il fait aux mots saignent un peu, toujours. (...) Il gratte avec facilité l'onomatopée et le jeu de mots. Parle de " vagues ô séant " et dit que l'on "devient si vite a-faune". Les mots il aime. Ceux de la langue française, de l'espagnol, ou de l'esperento. Pour un peu, sous ses dehors d'ours un peu bourru, il ferait croire au désespoir... Mais, de même qu'il manie le paradoxe, il nuance la voix, les accords et les propos... Parfums d'âmes chavirées et, néanmoins musclées... Un spectacle musical tendre et révolté ". G. Duroure.
- Zicazic : " Des chansons hétérogènes ". " André DROUET, dit Dd le malfrat, est un touche à tout qui a autant de talent dans l'art de l'écriture que celui de la musique. (...) " Créateur, interprète, arrangeur, l'artiste ne s'accorde que très peu de moments de relâche... On l'a croisé en première partie d'ARNO ou sur des spectacles comme " Soleil Noir ", avant que de partir tourner " Soli itinérants "... Il a atteint une maturité artistique qui lui permet de mener son œuvre comme il l'entend, pour donner un peu plus de poids à la diversité des sujets et des sonorités explorés : pour ne jamais tourner en rond et prendre du volume et de la force... Autre manière de porter un regard sur l'art qui ne manque pas d'interpeller l'auditeur, acteur et spectateur… Fred Delforge.
- L'Imprimerie Théâtre " Cuvée 2012 ". (...) "Le malfrat cuvée 2012, c’est un millésime à déguster sans modération. La fougue des années rock a fait place à l’épure. Seul en scène, en l'unique compagnie de sa guitare qui accompagne ses textes, les saveurs explosent en bouche. Le temps est venu de lever le voile du décorum musical. Reste les mots. Ils emplissent l’espace et déversent leur nectar à pleine maturité. Reste le dextre doigté, les cordes effleurées, le tempo cadencé, le public embarqué sur ses « Soli itinérants » pour une magnifique tournée du patron ; La classe !" Sylvie Milzcach.
-Musiciens Biz : " Comme un Ferré chez Bashung ". (...) Dd le Malfrat est un personnage quelque peu rabelaisien. A Saint-Etienne, où il se produisait Vendredi, le public qui le suit sait qu'il ne sera pas avare de lui-même. Il n'y a qu'à le voir, hanté par sa musique esquisser des gestes qui prolongent chaque note ; il n'y a qu'à l'entendre jouer de façon organique, déclamer et chanter ses textes fleuves qui déversent des images pleines de fluides et d'odeurs, au milieu d'un public captivé par le personnage. Truculent, anachronique comme un Ferré chez Bashung, l'organe mâle et viril, toujours à fleur de peau, toujours en équilibre. Il est parfois andalou, parfois noir. Qu'il chante en esperanto ou dans la langue de Rabelais, son espoir est tragique mais dans ses tragédies perle une lueur d'espoir. Ben Popp.
- Sincever : " Voilà un artiste qui annonce la couleur ! ". (...) " Ne demandez pas à Dd le malfrat la définition du formatage, il ne la connaît pas ! Si vous voulez savoir comment on fabrique une musique formatée, écoutez Dd... Et vous saurez ce qu'il ne faut pas faire ! Jouer des chansons de longueurs très variables de 3:30 à plus de dix minutes, puiser dans les genres musicaux les plus divers ; ou encore, utiliser sa voix comme un instrument, sans contrainte de style... Voilà ce que fait un vrai malfaiteur ! Dd est clair dès le début : il veut " Augmenter volontairement les risques, pour avancer, ne serait-ce que d'un pouce ! " Dd a décidé de ne pas faire comme tout le monde, profiter de son underground carrière et voguer là où l'Amour frôle la Mort." N.S
- Musiciens Biz : " Les chansons de Dd ". (...) " Les mots sont importants, finement ciselés, pleins d'analogies et de glissements sémantiques... Le lexique d'André Drouet suggère le sens et en induit un autre, des autres... Qualité énorme chez un artiste qui échappe ainsi à la lourdeur de multitudes d'écrits plombés par le sens premier et le pathos. On se régalera des textes, in extenso, comme des mélodies foisonnantes qui nourrissent un récital poétique imaginé par un auteur particulièrement habile." Ben Popp.
- Abribus Edition, préface de " Les Fleurs du Mal, jamais fanées, sont en plastic ! ". (...) Homme des paradoxes, André Drouet est un écorché vif. De ses éclats satiriques jusqu'à ses virulences existentielles, il nous dépeint un rapport à l'humain fait d'anecdotes baroques et de lucides observations " de ce monde alentour "... Le constat est souvent amer, tendre parfois, délicieux et drôle surtout. Face aux mots, on peut se détourner. Ceux-là me touchent par la note incisive qu'ils laissent derrière eux. Ancrés dans leur époque, il sont dans la lignée des Gainsbourg et Bashung : c'est beau, ça sonne ! Un écrit qui s'entend, l'essence de la poésie... Sur " le plancher des vaches " le Malfrat se réapproprie ses propres " bribes de textures mélodiques ", pour mieux nous les restituer ; il glisse sur le fil du rasoir entre émotion et sincérité. Sylvie Milczach.
Le Progrès : " André Drouet au sommet de son art ". (...)" Dd déclame sa poésie avant que de l'adouber à sa musique, entre chansons et rock, entre Môrice Bénin et Alain Bashung, s'il fallait tenter de définir et sa voix et son registre... Les textes sont grosse veine qui charrie les mots comme des flots impétueux, Corne d'Abondance mélodique et prosodique... Mais ces mêmes mots font à eux seuls fluide mélodie qui berce et emporte l'adhésion et le reste ! Le Malfrat de la chanson en impose question carrure...Toujours est-il que ses textes sont de grande légèreté, comme en suspension... Qu'il faut s'éviter de léviter tant c'est parfois planant... Etrangement reposant même quand l'artiste tire sur sa voix des notes qui vont mourir dans la plénitude du chant. Ode aux mots, qui fait spectacle, presque opéra, dans un verbe réjouissant, gouleyant. Par Dd on redécouvre la valeur musicale d'un presque silence, d'un souffle court que rompt l'habile tonitruance d'une rythmique en transe et frénétique. Il charrie des tonnes de paroles poétiques qui convoquent le blues d'un citoyen artiste loin de toute suspecte neutralité... C'est excellent ! Michel Kemper.
Bibliographie :
- « Les fleurs du Mal, jamais fanées, sont en plastic ! » Recueil 90 pages. Poésies, chansons, nouvelles et dessins - Abribus Editions – 2002. 2 tirages de 200ex - Retirage Collector avec mini cédé 4 titres inclus - LaBelle Madouna prod- 2003. 300ex.
Discographie :
- “ ADN 131 ” K7 promo 4 titres – groupe Association de Malfaiteurs – 1987
- “ Alma Ata ” K7 promo 6 titres – groupe les Colonnes d’Hercules – 1989
- “ Démo de mots ” CD promo 2 titres – groupe Dd le malfrat Hot Band Trio - 1994
- “ Duo Borsalino ” CD promo 4 titres – duo Dd le malfrat et Franco Le Beau - 1996
- “ Démo Dantesques et Dada ” CD mini-album 4 titres - Dd le malfrat LaBelle Madouna prod- 2000.- 2001
- “ Mobilis in Mobile “ Livre CD Collector 6 titres - Dd le malfrat - 2003.
- “ Soleil Noir “ CD Live 6 titres - Dd le malfrat & le (à) dada beat gang - 2004.
- “ Chansons hétérogènes “ CD album 10 titres + 1 bonus track - Dd le malfrat and Guest – 2006.
Créations et productions 2000/2005 :
- “ Soleil Noir “ tryptique picturo-musical réalisé en résidences au CHOK Théâtre, au Théâtre du VERSO, et au Théâtre M.H Dasté et présenté au public en 2000, 2001, 2002.
- Ière partie d’ ARNO, au HALL C de Saint-Etienne.
- Tournées avec Le (à) dada beat gang 2002 à 2004.
- “ Chansons hétérogènes “ production et fabrication de l’album en 2005/2006 - 1000 ex3
Créations et productions 2006/2007 :
- “ Chansons hétérogènes “ promotion et vente de l’album.
- “ The Meilleur of the Web “ participation, (1T), sur cette compilation hexagonale.
- “ Indéconnexion “ participation, (1T), sur cette compilation promo du réseau l’Entremetteur.
Créations et productions 2007/2009 :
- Création d’un répertoire électro-acoustique et tournées en duo avec Jean-Christophe Lacroix.
- “ Chansons hétérogènes “ promotion et vente de l’album.
Créations et productions 2010/2013 :
- " Misanthropic Tales Vol.2 ". Participation, (1T), sur cette compilation issue de la programmation
du Café Musiques « Le Misanthrope »
- Création du répertoire " Soli itinérants ".
- Tournée dans le nord de la France, en première partie du groupe « Arsène Lupunk trio »
- Tournées de " Soli itinérants ".
Créations et productions 2013/2014 :
- Création de « L’Aphone télécommunicophone », spectacle de poésies et de chansons. Avec Josiane Carle, en résidences artistiques à la Gueule Noire et au Chok Théâtre en janvier et février 2013. Représentations publiques de la création : Chok Théâtre.
Créations et productions 2015/2016 :
- Tournées de " Soli itinérants "
- Lancement du Projet Artistique "Valse en 3 temps et 4 mouvements" comprenant :
L’ouverture du Studio "KTBITBox", la composition et l'orchestration de "Rhapsodie Baudelérienne" pour la production d'un happening musical d'après le texte "Le Voyage" de Charles Baudelaire, en résidence artistique au Chok Théâtre. La fondation d'un nouveau groupe, "Les Doigts Nickelés Orkestra Project" .
André Drouet – Dd le malfrat
Biographie tirée du recueil « Les fleurs du Mal, jamais fanées, sont en plastic ! ».
À l’âge de vingt ans, André Drouet pose sa plume. Devant lui s’étalent les feuillets noircis. C’était à mi-parcours des années quatre-vingt et il venait de rendre publics ses écrits de jeunesse. (!) Après ce bilan, il fait le choix délibéré de mettre au pilon les trois-quarts de sa production, appose un « poing final » et se détourne du stylo. Presque deux décennies plus tard, André Drouet exhume les textes qui échappèrent à la destruction et les offre en pâture au lecteur. Depuis qu’il a renoué avec l’écriture, ses nouveaux textes résistent apparemment mieux à son scalpel sélectif. Ils reprennent les thématiques initiales et déroulent une langue enrichie, une écriture maîtrisée. Et entre temps, me direz-vous ?...
Pour peu que l'on se penche un instant sur l'important dossier de presse où l’artiste et l’artisan culturel se dédoublent sans schizophrénie évidente, tout semble avoir été déjà écrit sur André Drouet. Les articles se déclinent sur tous les tons, reprenant, comme un leitmotiv radiophonique, les temps forts d'une anti-carrière multiple. Fréquemment ses apparitions scéniques Ligériennes font évènement, et, pendant qu'il multiplie les activités, il prend la mesure des choses et laisse macérer les mots ; mûrir les mélodies, et les accords. L'image, il l'a construite lui-même, traversant l'insouciance créatrice des années quatre-vingt & surmontant l'anémie et le stress de la décennie suivante, avec la musique comme étendard, à coup de butoir romantique, agissant en nocturne, sabre au clair à l'assaut des "politiques culturelles" et de cette chanson française qui n’en finit pas d’être « nouvelle » !…
L’homme et l’artiste, vaste sujet. Idéalement un, schizophrénie évidente pour peu que l’on se situe plus prosaïquement dans le réel. Homme nourri de détermination, il devint tour à tour ou en même temps : auteur, compositeur, créateur d’entreprises, père célibataire, menuisier, jardinier ; administrateur et animateur associatif, producteur de disques... Et doit à l’une de ses aventures, l’Association de Malfaiteurs qu’il présida dix années durant, son surnom de « Malfrat ». Et si celui-ci lui colle à la peau médiatique, c’est peut-être parce qu’il lui va comme un gant et qu’il laisse à découvrir à ceux qui grattent sous les apparences, toutes les semences qui alimentent son jardin.
À la volonté de ne pas plaire à tout prix, se mêle l’impossible quête d’une séduction la plus ample possible qui lui permette d’accueillir sous sa coupe le plus grand nombre. Côté pile, côté face… Homme des paradoxes, André Drouet est un écorché vif. Rocker solitaire hantant les recoins de la ville, il en a tiré des textes vrais : on s’aime, on boit, araignées au plafond et amertume au coin des lèvres. Musicien aux impulsions vives, il se transforme en poète raffiné lorsque le verbe l’étreint. La pureté des mots frappe, juste, dans ces explosives « fleurs du Mal ». Patiemment, il s’empare de ces envolées de l’âme pour les apprivoiser. Surgies du tumulte des émotions, les syllabes s’agencent, sautillent sur la partition rigoureuse de ce bêcheur de mots. Hybrides les petites merveilles qu’il fait éclore sont la marque d’une écriture tout en clin d’œil et en pudeur contenue. Le style est généreux, et le rythme intérieur des phrases donne à entendre une langue qui chante.
Mais, au-delà de l'expression mélodique qui s’exprime pleinement sur scène, André Drouet connaît l’art de susciter chez l’auditoire l’envie de s’approcher du texte brut, hors du contexte musical. Ce qui échappe à l’écoute rapide s’impose à la lecture : on se laisse prendre au jeu constant instauré entre les multiples significations des mots. On découvre alors une autre facette du personnage, amoureux du son de la langue, jongleur avec les ponctuations, passeur du rire aux larmes.
De ses éclats satiriques jusqu’à ses virulences existentielles, il dépeint un rapport à l’humain fait d’anecdotes baroques et de lucides observations de « ce monde alentour ». Le constat est souvent amer, tendre parfois, délicieux et drôle surtout. Face aux mots, on peut se détourner. Ceux-là me touchent par la note incisive qu’ils laissent derrière eux. Ancrés dans leur époque, ils sont dans la lignée des Gainsbourg et Bashung. C’est beau. Ça sonne ! Un écrit qui s’entend. L’essence de la poésie.
Sur “ le plancher des vaches ”, la voix de ce ténor aux surprenantes variations dynamite les étiquettes musicales. André Drouet se réapproprie ses propres « bribes de textures mélodiques» pour mieux nous les interpréter. Il glisse sur le fil du rasoir, entre émotion et sincérité.
Pendant la traversée de son recueil et à l’écoute de son album, le lecteur-auditeur pourra se laisser porter par les mots. Drouet livre simplement ses sentiments en lignes chaotiques, inventives et libres.
Sylvie Milczach. (ex collaboratrice à La Tribune Le Progrès, attachée de presse, auteur, professeur)
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